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Alliance des États du Sahel : Bamako au cœur de la stratégie aérienne commune

Mercredi 16 Avril 2025

L'Alliance des États du Sahel (AES), désormais Confédération des États du Sahel, franchit une nouvelle étape dans son processus d'intégration.


Du 13 au 17 avril 2025, Bamako est l'hôte d'un conclave stratégique d'une importance capitale, marquant le premier sommet officiel des chefs d'État-major des Armées de l'air du Mali, du Burkina Faso et du Niger depuis la création de l'alliance.
 

Le général de division Oumar Diarra pour le Mali, le Colonel Christian Ouattara pour le Burkina Faso et le Colonel-major Salifou Mainassara pour le Niger, entourés de leurs délégations respectives, se sont réunis autour d'un thème central : « Coopération aérienne au sein de l’AES : vers une défense intégrée et une souveraineté renforcée ». Au-delà des déclarations, cette rencontre témoigne d'une volonté affirmée de bâtir un pilier aérien autonome, indispensable pour répondre aux défis sécuritaires qui minent la région, notamment la menace terroriste persistante.
 

Les discussions à Bamako s'articulent autour de plusieurs axes prioritaires. La coordination des moyens aériens existants, l'harmonisation des doctrines d'emploi et la mutualisation des capacités de surveillance sont au cœur des échanges. L'objectif, à peine dissimulé, est de préparer le terrain pour de futures opérations conjointes contre les groupes armés qui exploitent la porosité des frontières entre les trois États.
 

Cette initiative s'inscrit dans une dynamique d'intégration régionale amorcée le 16 septembre 2023 avec la décision de créer une confédération, officialisée lors du sommet de Niamey le 6 juillet 2024. Depuis, l'AES a multiplié les avancées concrètes : pacte de défense mutuelle, patrouilles militaires coordonnées, adoption d'un drapeau commun, projet de passeport confédéral, harmonisation du code des douanes et même création d'une banque régionale.
 

La structuration d'une défense aérienne commune représente un nouveau palier stratégique. Dans un espace aussi vaste que l'Europe occidentale, la maîtrise du ciel constitue un avantage tactique crucial face à des groupes armés mobiles et difficiles à localiser. Les États membres de l'AES ont pris conscience de la nécessité de développer une capacité aérienne conjointe, moins dépendante des soutiens extérieurs et mieux adaptée aux spécificités du terrain.
 

La rencontre de Bamako pourrait ainsi marquer la pose de la première pierre d'une architecture militaire conjointe ambitieuse, où l'initiative régionale reprend son rôle central dans un espace longtemps marqué par l'influence sécuritaire étrangère. Pour ces Armées de l'air, dont les moyens restent limités mais dont les ambitions sont grandissantes, le défi est de taille : transformer cette coopération naissante en une force opérationnelle crédible, capable de garantir la souveraineté aérienne de l'ensemble de la région.
 

Forts de leur retrait simultané de la CEDEAO, le Burkina Faso, le Mali et le Niger, unis au sein de l'AES, semblent déterminés à démontrer que leur alliance n'est pas qu'un simple slogan politique, mais bien une réalité stratégique en construction, dont le ciel pourrait devenir le premier théâtre d'une expression concrète et souveraine.


Tags : AES, Bamako, CEDEAO





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