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Mali : Assimi Goïta ferme le bureau de Barrick Gold

Mercredi 16 Avril 2025

La production d'or au Mali connaît un tournant potentiellement majeur.


Les autorités de transition, dirigées par le colonel Assimi Goïta, viennent de porter un coup dur à l'un des plus grands producteurs d'or mondiaux en ordonnant la fermeture du bureau malien du géant canadien Barrick Gold.
 

L'information, initialement rapportée par l'agence Reuters et largement reprise par diverses sources médiatiques, marque une escalade significative dans le différend fiscal et juridique qui oppose Bamako à la multinationale. Barrick Gold, acteur majeur du secteur aurifère malien, n'a pas encore officiellement réagi à cette décision, bien qu'elle ait constamment réfuté les accusations portées à son encontre.
 

Au cœur de cette crise prolongée réside un désaccord persistant concernant le partage des revenus issus de l'exploitation minière et le respect des obligations fiscales. Bamako réclame à Barrick Gold le paiement de sommes considérables, estimées à près de 305 milliards de francs CFA (environ 500 millions de dollars américains), au titre d'arriérés fiscaux. Une dette que l'entreprise juge infondée.
 

Bien qu'un premier versement de 85 millions de dollars ait été effectué en 2024 dans le cadre d'un accord initial, les autorités maliennes ont rapidement dénoncé le non-respect des termes convenus. Cette nouvelle décision de fermeture du bureau de Barrick Gold témoigne de la détermination de la junte malienne à faire valoir ses droits et à maximiser les retombées économiques de son secteur minier.

Dans un contexte où l'or joue un rôle crucial dans l'économie nationale – représentant un quart du budget de l'État et 75 % des recettes d'exportation – le gouvernement de transition multiplie les initiatives visant à accroître les bénéfices locaux de l'extraction minière. L'adoption d'un nouveau code minier en 2023, qui impose des exigences plus strictes en matière de transparence et de participation étatique, s'inscrit pleinement dans cette stratégie.
 

Si cette fermeté est perçue par certains comme un acte de souveraineté économique légitime, elle n'est pas exempte de risques. La décision de fermer le bureau d'un acteur aussi important que Barrick Gold soulève des inquiétudes quant à la stabilité réglementaire du pays et pourrait potentiellement refroidir l'ardeur des investisseurs étrangers. De plus, les activités de Barrick Gold au Mali génèrent plus de 8 000 emplois, dont l'avenir est désormais incertain.
 

Pour les observateurs, le Mali se trouve à une croisée des chemins. Un équilibre délicat doit être trouvé entre la défense des intérêts nationaux, notamment en matière de revenus fiscaux, et la nécessité de maintenir un climat de confiance propice aux investissements étrangers, essentiels au développement économique du pays. La manière dont cette confrontation avec Barrick Gold sera gérée aura des implications significatives pour l'avenir du secteur minier malien et pour les relations du pays avec les investisseurs internationaux.







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